Vendredi le 25 juin 2021, le Sénat burundais a organisé, en son Hémicycle sis à Gitega, la Capitale politique du Burundi, la 5ème et dernière conférence, dans une série de conférences sous le thème : ‘‘Se souvenir et bien qualifier les événements de 1972 au Burundi’’, sous les auspices du Président de cette Institution, Très Honorable Emmanuel Sinzohagera, en compagnie de ces deux Vice-présidents, les Honorables Spès-Caritas Njebarikanuye et Cyriaque Nshimirimana.
L’ancien Président de la République, Monsieur Sylvestre Ntibantunganya qui était le conférencier dans toutes ces conférences, a informé le public que, en plus de ce qu’il a vu et vécu lui-même, le contenu de sa présentation a été tiré des livres et autres documents, qui constituent des sources de foi.
Dans son exposé, le conférencier a démontré que suite au génocide des Hutu de 1972, les familles des victimes ont été caractérisées par des séquelles et le traumatisme liés aux événements malheureux qu’elles ont vécus. Ceux qui ont perdu les leurs n’ont pas su où ils ont été tués et jetés, ils n’ont pas eu le temps de pleurer ou d’organiser un deuil, ou d’autres cérémonies y relatives.
Selon l’ancien Président Sylvestre Ntibantunganya, du malheur de toute sorte s’abattait sur eux. Personne n’osait parler de ce qui s’est passé, aucun monument y relatif n’a été érigé, et on ne pouvait pas oser parler des réalités ethniques au Burundi. Ce génocide a détruit les familles, et on a assisté aux enfants déboussolés par la perte de leurs parents ainsi que la spoliation de leurs biens meubles et immeubles, y compris de l’argent se trouvant aux comptes bancaires. Certaines veuves de ceux qui venaient d’être tués ont été forcées de se remarier à ceux qui ont tué leurs maris, etc.
Le rapport de Monsieur Ntibantunganya a également décrit que même le Pouvoir de la deuxième République a continué dans la voie d’exclusion ethnique, notamment en bloquant les élèves Hutu l’accès à l’enseignement secondaire et universitaire, et un très petit nombre de Hutu qui pouvait surmonter les obstacles contre leur exclusion aux études était souvent harcelé et maltraité par leurs condisciples Tutsi. Ainsi, beaucoup de survivants ont dû fuir le pays.
D’après l’ancien Président Ntibantunganya, les réfugiés dont un grand nombre était concentré au Rwanda, en Tanzanie et dans l’actuelle République Démocratique du Congo, étaient poussés dans des actions de désespoir, et voulait un retour rapide au pays natal, et certains d’entre eux tentaient même de renverser le Pouvoir de Bujumbura de l’époque, mais sans succès.
Le rapport de ce conférencier démontre également que ce système génocidaire a survécu à son crime, pendant près d’un quart de siècle. L’anarchie avait gagné dans tous les secteurs de la vie du pays. Les Hutu ne tôleraient que le Pouvoir de Micombero par résignation.
Il a également indiqué que ces mêmes erreurs du Pouvoir ont caractérisé la deuxième et la troisième République, car ni l’ancien Président Bagaza, ni Buyoya, personne n’a jamais regretté le génocide de 1972, et n’a essayé de réprimer des crimes de ce genre.
Monsieur Ntibantunganya a appellé le Gouvernement du Burundi à tout faire, pour que le génocide de 1972 perpétré contre les Hutu soit validé.
Dans son discours de clôture, le Président du Sénat a rappelé que l’objectif de toutes ces conférences était de chercher à connaître la vérité en rapport avec ces massacres et ainsi se réconcilier, et donner une occasion aux témoins de ces événements de s’exprimer. ‘‘Ce n’est pas l’ethnie qui tue, c’est un mauvais Pouvoir qui tue. La vérité est le meilleur moyen de construire un nouveau Burundi’’, a-t-il martelé.
Très Honorable Sinzohagera a remercié tous ceux qui ont présenté leurs témoignages liés à ces événements, et a lancé un appel aux Burundais de rompre avec la globalisation. Peu avant, les participants ont, lors des interventions, qualifié ces massacres de génocide. Ces conférences ont été sanctionnées par un communiqué final.
We will check your location suggestion and release it as soon as possible.