L’an deux mille vingt deux, le troisième jour du mois de février, les sénateurs se sont réunis en l’hémicycle du Sénat à Gitega pour la 75ème séance plénière de la sixième législature pour débattre sur une question orale avec débat adressée au Ministre de l’hydraulique, de l’énergie et des mines.
Les travaux de la séance ont été dirigés par le Président du Sénat, Très Honorable Emmanuel SINZOHAGERA. Cette séance qui a vu la participation de 34 sénateurs et d’un représentant du Gouvernement, Monsieur Ibrahim UWIZEYE, Ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, a débuté comme d’habitude par une prière à 10 heures 10 minutes.
Ouvrant la séance, le Président du Sénat a d’abord souhaité la bienvenue aux honorables sénateurs présents. Ensuite, il a invité Monsieur le Ministre à donner des éclaircissements aux différentes questions qui lui ont été posées.
A la question de savoir pourquoi la capitale politique et les quartiers viabilisés connaissent un manque d’eau potable en quantité suffisante, le Ministre a répondu que ce manque d’eau s’explique par le fait que la demande d’eau est de loin supérieure à la production ainsi que la configuration de certains quartiers vis-à-vis des sources d’eau d’où la Regideso est obligée de procéder à la distribution par rationnement. Cependant, a-t-il poursuivi, des solutions à court, à moyen et à long termes sont en train d’être envisagées notamment la connexion des différentes adductions et le captage de deux sources qui sont à proximité.
S’agissant de savoir ce qui retarde l’exploitation du captage d’eau des sources se trouvant sur la chaine de montagne de Gihinga en province de Mwaro pour alimenter la ville de Gitega ; des moyens financiers font défaut , a dit le Ministre.
Quant à savoir ce qui est en train d’être fait dans les chefs-lieu des provinces Cankuzo, Cibitoke et Kirundo pour exploiter les sources d’eau potable déjà captées ; Monsieur le Ministre a expliqué que pour la ville de Cankuzo, les travaux sont en cours avec l’appui de Word vision , pour les ville de Cibitoke et Kirundo le Ministère compte renforcer les captages des sources existantes avec l’appui de l’UNICEF et, pour celle de Kirundo, des études de faisabilité sont en cours ; indique le Ministre.
En rapport à la non électrification du chef-lieu de la commune Giharo de la Province Rutana alors que les poteaux sont déjà installés, le représentant du Gouvernement a déploré cette situation tout en signifiant que la responsabilité n’incombe pas à la Regideso. Ce projet d’électrification a été initié avec le budget propre de la commune. Le problème qui s’est posé a été dû au fait que le budget de l’Etat alloué aux communes a été transféré dans des activités de développement au niveau des coopératives collinaires sans que les projets en cours ne soient achevés. Le Ministre a tranquillisé les honorables sénateurs en leur disant que suite à cette situation, le Ministère va s’en charger.
Concernant le pourrissement précoce des poteaux en bois, Monsieur le Ministre a répondu que ce problème est général pour toutes les communes. Le constat est que les poteaux utilisés ne sont pas bien traités, a-t-il ajouté. Il a fait savoir que le Ministère envisage initier les poteaux en béton armé pour éviter les réhabilitations permanentes.
S’agissant des autres centres communaux non encore électrifiés, le Ministre a répondu que des consultations avec le Fonds National d’Investissement Communautaire (FONIC) sont en cours pour voir dans quelle mesure on pourrait rapatrier le budget alloué à ces activités à la Regideso et à l’ABER pour exécuter ces travaux d’électrification de 36 localités dont 21 communes et 15 autres centres.
Pour la question en rapport à l’état d’exécution du projet LVWATSAN II aux chefs-lieu des communes Ngozi, Muyinga et Kayanza, le Ministre a souligné que ce projet avait trois composantes à savoir l’adduction, l’assainissement et la fourniture des équipements divers. Les deux premières composantes ont été exécutées et réceptionnées définitivement et c’est la troisième composante qui a connu des difficultés et des enquêtes sont en cours pour avoir une lumière sur la situation, a-t-il martelé.
A l’inquiétude des sénateurs concernant l’usine de traitement des terres rares à Kabezi qui se trouve à proximité des rives du lac Tanganyika pouvant constituer une menace à la biodiversité de ce dernier ; le Ministre a indiqué que les eaux en provenance de l’usine se déversent dans le Lac après avoir été recyclées quatre fois. Toutefois, il a indiqué que l’Office Burundais des Mines (OBM) est en train de faire des études d’impact sur la pollution éventuelle qui serait due aux activités de cette usine.
En rapport avec la mesure du Gouvernement via le Ministère de l’Intérieur d’ordonner aux habitants des villes et centres urbains d’instaurer l’éclairage nocturne sur leurs clôtures, les élus du peuple ont voulu savoir ce qui est en train d’être fait par le ministère pour restaurer l’éclairage public. A cette question, Monsieur le Ministre a répondu que le budget fait défaut mais, des consultations avec la Mairie sont en cours pour analyse ensemble dans quelle mesure on pourrait éclairer toutes les voiries avec les moyens moins couteux en associant la population.
S’agissant de la protection de la zone de forage du site NYANZARE à Gitega, le Ministre a indiqué que bientôt la délimitation de toutes les zones de forage sera déclarée et, s’il le faut, indemniser les populations qui exploitaient ces zones.
En rapport avec la suspension du projet initié par la Regideso de remplacer systématiquement l’ancien réseau de distribution d’eau par des tuyaux en PVC, le Ministre a signifié que le remplacement de ces réseaux n’est pas du tout suspendu, il s’agit de quelques ajustements pour faire face à certaines lacunes observées dans le Dossier d’Appel d’Offre (DAO).
Après ces éclaircissements, les honorables sénateurs ont posé d’autres questions d’ordre général pour plus de compréhension.
A la question en rapport avec l’état d’avancement des travaux sur les barrages en cours de construction qui semblent aller lentement, le Ministre a expliqué que les travaux ont commencé avec un retard faute de moyens financiers. Sur le barrage JIJI-MUREMBWE, après le démarrage des travaux, le groupement qui a gagné le marché a connu une mésentente en son sein, ce qui occasionna ainsi une lenteur considérable au niveau de l’exécution des travaux, a-t-il martelé. Il a enfin fait savoir que l’exécution des travaux sur ce dernier est à 32% et qu’un programme de suivi régulier est déjà arrêté au niveau du ministère pour accélérer les travaux sur tous les barrages en construction.
Quant à savoir s’il n’est pas tard de commencer l’utilisation du gaz combustible au Burundi comme source d’énergie pour réduire la consommation du bois, étant donné que la démographie est galopante, le Ministre a répondu qu’il faut une sensibilisation de la population à ce niveau. Une machine pour la carbonisation de la tourbe comme approche de solution est en commande pour diminuer l’utilisation du bois de chauffage afin de protéger l’environnement.
En rapport avec les accidents d’incendie des maisons ou autres matériels de ménages dus au courant électrique, les sénateurs ont voulu savoir dans quel cas la Regideso doit être tenue responsabilité. A cette préoccupation, le Ministre a expliqué que la Regideso est responsable des cas d’accident survenus uniquement sur les poteaux électriques. Par contre dans les ménages, a-t-il ajouté, les installations qui y sont érigées sont méconnues par cette institution étatique.
A propos de la quantité des hydrocarbures que regorgeraient le Lac Tanganyika et la rivière Rusizi, le Ministre a fait savoir que le ministère n’est pas au courant d’aucun rapport d’études faites à ce sujet.
Quant à la reprise de l’exploitation des minerais, le Ministre a indiqué que des consultations avec les sociétés minières suspendues sont en cours pour s’entendre sur de nouveaux contrats gagnant-gagnant. En cas d’échec de compromis, un appel d’offre pourra être lancé de nouveau.
S’agissant de savoir ce que le Ministère compte faire pour former les Burundais qui accompagneraient les recherches minières, le représentant du Gouvernement a affirmé qu’une formation en rapport avec la matière est en train d’être pensée pour que le pays puisse avoir ses propres ingénieurs qui pourraient faire le suivi dans ce secteur.
Concernant la mise en place des entrepôts régionaux du carburant ; le Ministre a indiqué que l’urgence qui s’imposait, était de renforcer d’abord celui de Gitega. Pour les entrepôts de Ngozi et Rumonge les dossiers sont en cours, on attend pour le moment l’octroi des titres de propriété pour que les travaux puissent commencer.
A la question des sénateurs pour savoir le mobile qui empêcherait l’importation du carburant via la voie maritime, étant donné que cette dernière est d’ailleurs la moins chère ; le Ministre a indiqué que trois obstacles sont à l’origine de ce blocage. Il s’agit du chemin de fer Uvinza-Kigoma qui n’a pas encore vu le jour, un manque d’entrepôt à Kigoma et un bateau de transport via le Lac Tanganyika jusqu’au port de Bujumbura.
Au terme du débat, les honorables sénateurs ont recommandé au Gouvernement de réviser le Code minier et de l’acheminer au Parlement le plus rapidement possible pour son adoption afin de baliser aux éventuelles revendications des sociétés minières dont les contrats sont suspendus.
La séance qui s’est déroulée dans un climat d’entente parfaite a été clôturée à 14 heures 44 minutes par une prière.
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