L’an deux mille vingt-deux, le dix-septième jour du mois de mai, les sénateurs se sont réunis en l’hémicycle du Sénat à Gitega pour la 89ème séance plénière de la sixième législature pour débattre sur une question orale avec débat adressée au Ministre de la Santé Publique et de la Lutte Contre le SIDA.
Les travaux de la séance ont été dirigés par le Deuxième Vice-Président du Sénat, Honorable Cyriaque NSHIMIRIMANA. Cette séance qui a vu la participation de 30 sénateurs et d’un Représentant du Gouvernement, Docteur Sylvie NZEYIMANA, Ministre de la Santé Publique et de la Lutte Contre le SIDA, a débuté comme d’habitude par une prière à 9 heures 50 minutes.
Ouvrant la séance, le Deuxième Vice-Président du Sénat a d’abord souhaité la bienvenue aux honorables sénateurs et au Représentant du Gouvernement, Docteur Sylvie NZEYIMANA. Ensuite, il a invité Madame le Ministre à donner des éclaircissements aux questions posées par les honorables sénateurs.
Pour les patients qui achètent des médicaments dans les pharmacies sans ordonnance médicale, le Ministre a signifié qu’il est strictement interdit d’acheter les médicaments sans ordonnance médicale. Le Ministère compte enquêter pour identifier les pharmacies qui vendent des médicaments sans ordonnance médicale afin de les sanctionner. A-t-elle expliqué.
S’agissant de savoir si le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte Contre le SIDA dispose des moyens nécessaires pour contrôler la qualité des médicaments ; le Ministre a répondu que tous les médicaments qui entrent dans le pays sont bien contrôlés.
Pour ce qui est de la conservation des médicaments dans les stocks des pharmacies, le Ministre a tranquillisé les élus du peuple en leur informant que son Ministère dispose des services chargés de faire la vérification en permanence.
Quant aux médicaments déjà périmés, le Ministre a fait savoir que chaque année ceux-ci sont collectés et brûlés.
A propos des services de soins de santé pour les femmes enceintes comme l’échographie qui sont payés alors qu’ils devraient être donnés gratuitement, le Représentant du Gouvernement a signifié que l’échographie est faite gratuitement lorsque celle-ci est un examen fait uniquement sur la demande du médecin.
Concernant les médicaments qui devront être donnés gratuitement aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes, les élus du peuple ont demandé pourquoi les bénéficiaires sont souvent envoyés aux pharmacies privées pour acheter ces médicaments. A cette question, le Ministre a répondu que les malades sont envoyés aux pharmacies privées au cas où ces produits pharmaceutiques ne sont pas disponibles dans les centres de santé et les hôpitaux publics.
A la question de savoir si le Gouvernement paie régulièrement les factures des centres de santé et des hôpitaux pour les services octroyés aux bénéficiaires de la gratuité de soins de santé, le Représentant du Gouvernement a répondu que ces factures sont payées chaque fois suivant la disponibilité de moyens.
Quant aux enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes qui utilisent les Cartes d’Assurance Maladie alors qu’ils devraient bénéficier de la gratuité de soins de santé, le Ministre a fait savoir que cette catégorie de gens bénéficie de la gratuité de soins de santé de la manière suivante : pour ceux qui utilisent la carte de la Mutuelle de la Fonction Publique, la Mutuelle paie 80% et les 20% qui restent sont payés par l’Etat.
Concernant la mise en place des textes régissant les hôpitaux communaux, le Ministre a expliqué que ces textes sont déjà disponibles.
S’agissant de savoir ce qui manque pour que les médecins envoyés dans les hôpitaux communaux commencent effectivement leur travail, Madame Sylvie NZEYIMANA a fait savoir que chaque fois qu’on cherche à mettre en place un nouveau projet, il doit y avoir des contraintes et que la solution sera trouvée progressivement.
Pour les hôpitaux communaux qui n’ont pas d’électricité, le Ministre a répondu que ces derniers vont utiliser de l’énergie solaire.
Quant aux centres de santé et les hôpitaux communaux qui accusent un manque criant du personnel notamment l’hôpital communal de Bukeye, hôpital Cankuzo et partout ailleurs dans le pays, le Représentant du Gouvernement a signifié que chaque année le Ministère de la Santé fait des recrutements du personnel pour résoudre progressivement ce problème.
Concernant les médecins spécialistes qui travaillent dans les hôpitaux publics, dans les hôpitaux privés ou dans leurs cabinets propre à eux, il est souvent dit qu’ils ne prestent pas la totalité de leur charge horaire, le Représentant du Gouvernement a indiqué que ça incombe à l’administration de l’hôpital de vérifier si le personnel respecte les heures de travail. Elle a aussi dit que tout médecin doit rentrer après avoir d’accueilli tous les patients présents devant son cabinet.
A propos des gens qui ne sont pas accueillis dans les hôpitaux en cas d’accident à cause du manque de caution, le Ministre a signalé que pour des cas d’accident, le malade a le droit d’être soigné et de passer trois jours d’hospitalisation sans avoir payé la caution.
S’agissant des médicaments naturels ou les suppléments nutritionnels vendus au marché qui ne respectent pas les normes et qui causent des risques sur la santé de la population, le Ministre Sylvie NZEYIMANA a indiqué que son Ministère est au courant de cette situation ; des dispositions nécessaires seront bientôt mises. Elle a aussi ajouté que son Ministère va travailler ensemble avec la(BBN) Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité chargé de vérifier si les médicaments et les produits nutritionnels répondent aux normes exigées, explique le Ministre.
Concernant les malades qui vont se faire soigner à l’étranger alors que notre pays dispose des médecins capables de les soigner, le Ministre a répondu que même si ces médecins existent, notre pays manque de matériels modernes pour soigner certaines maladies comme le cancer. Le Gouvernement est en train de chercher un remède. A-t-elle martelé.
Pour le personnel soignant qui, traite les malades avec négligence jusqu’à ce qu’ils perdent leur vie, le Représentant du Gouvernement a indiqué que lors que les enquêtes aboutissent à une quelconque négligence du personnel soignant, les sanctions doivent être prises jusque à la révocation du responsable. A-t-elle souligné.
S’agissant du souhait des sénateurs d’augmenter les moyens dans les centres de santé parce qu’ils sont plus proches de la population par rapport aux hôpitaux ; le Ministre a signifié qu’il y a des services autorisés au niveau de centre de santé, au niveau de l’hôpital communal, au niveau de l’hôpital de district, au niveau de l’hôpital régional et au niveau de l’hôpital national.
Pour ce qui est de l’autonomie de gestion et le droit à l’investissement pour les centres de santé et les hôpitaux, occasionnant ainsi de la mauvaise gestion pour certains établissements médicaux, le Représentant du Gouvernement a indiqué qu’ils ont le droit à l’investissement et à l’autonomie de gestion mais , le Ministère dispose d’un service chargé de l’inspection.
A propos des centres de santé qui enregistrent un nombre supérieur à celui réellement accueilli d’enfants de moins de cinq ans et les femmes qui accouchent dans le but d’augmenter la facture à la charge de l’Etat , le Ministre demande à tout le citoyen de dénoncer de tels cas pour que de tels dossiers soient instruits par les instances publiques habilités.
Quant au budget de l’électrification de l’hôpital communal de Bukeye en province Muramvya qui risque de tomber en annulation, le Ministre a tranquillisé les élus du peuple en disant que le Ministère de l’Energie et des Mines a déjà pris la question en main dans le but de trouver la solution le plus tôt possible.
A la question de savoir comment le Gouvernement compte harmoniser le personnel soignant du Burundi avec celui d’autres pays membres de la Communauté Est Africaine, la gestion surtout pour le cas des aides infirmiers du niveau d’étude A3 ; le Représentant du Gouvernement a répondu que le Ministère en charge de la Santé publique compte organiser une formation à l’endroit de cette catégorie du personnel.
S’agissant de l’inquiétude des honorables sénateurs en rapport avec la conservation des médicaments que les animateurs communautaires (abaremeshakiyago) gardent pour soigner les patients au niveau des collines , le Ministre a signifié que ces derniers reçoivent des formations nécessaires pour pouvoir conserver ces médicaments.
Concernant le manque de médicaments pour les usagers de la carte d’assurance maladie de la Mutuelle de la Fonction Publique, le Ministre a fait savoir que ce problème sera traité par son Ministère en collaboration avec le Ministère ayant la solidarité dans ses attributions.
Quant à la mise en place de l’industrie qui va produire les médicaments au Burundi pour diminuer l’achat des médicaments à l’étranger, Madame le Ministre a signifié que le Gouvernement a toujours cette idée dans le cadre de faciliter la population burundaise à trouver les médicaments à un prix bas, mais aussi à réduire les devises utilisées pour importer ces médicaments.
Pour les contractuels engagés par les centres de santé qui ne sont pas payés dans les délais, le Ministre a souligné qu’il est strictement interdit d’engager le personnel quand le budget ne le permet pas.
A propos de la carence des médicaments des diabétiques, étant donné que le Gouvernement a accepté de les donner gratuitement, le Ministre a répondu que ce problème est en cours de résolution.
A la question de savoir l’état des lieux de la mise en place des postes de soins sur toutes les collines du pays, le Représentant du Gouvernement a fait savoir que le Ministère de la Santé en collaboration avec le Ministère ayant l’environnement dans ses attributions ont déjà identifié les sites sur lesquels seront construits ces postes. Ces derniers seront construits progressivement en fonction de la disponibilité des moyens. A-t-elle ajouté.
La séance qui s’est déroulée dans un climat d’entente parfaite a été clôturée à 14 heures par une prière.
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