Dans l’exercice du pouvoir de contrôle de l’action gouvernementale que lui reconnaît la Constitution de la République du Burundi, plus précisément en son article 163, le Sénat peut procéder, soit par audition des responsables des institutions et/ou des gestionnaires de crédits publics, soit par des questions orales avec débat qui sont adressées aux membres du Gouvernement, chacun sur les secteurs relevant des départements ministériels qu’il contrôle.
Les questions portent essentiellement sur l’exécution du programme du Gouvernement. Il porte également sur la mise en œuvre de tout instrument de planification stratégique dont le Gouvernement se sert pour exécuter son programme.
En effet, depuis juin 2018, le Burundi s’est doté d’un Plan National de Développement pour la période 2018 – 2027 (PND Burundi 2018 – 2027). L’objectif ultime de ce nouvel instrument de planification stratégique est de conduire le Burundi vers un pays émergent à l’horizon 2027 avec un objectif global de transformation structurelle de l’économie burundaise.
Pour concrétiser sa vision, le plan national de développement se fixe comme objectif global de « Transformer structurellement l’économie burundaise, pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et induisant l’amélioration du bien-être social».
Cet objectif vise l’exploitation du potentiel de croissance de l’économie Burundaise en termes de productivité et création d’emplois pour un développement (économique et social) inclusif et durable.
En outre, le PND Burundi 2018 – 2027 dresse un inventaire des défis et les leviers sur lesquels il faut agir pour les relever. Pour les secteurs relevant du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, les défis identifiés sont :
Compte tenu du principe « Reta mvyeyi, Reta nkozi » (Gouvernement responsable et laborieux), le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage a pour mission principale d’augmenter la production, vaincre la faim et permettre aux Burundais de manger à leur faim mais également de préserver l’environnement et la biodiversité.
C’est dans l’optique de s’informer sur l’état des lieux de l’exécution du PND Burundi 2018 – 2027, document phare, que le Sénat de la République du Burundi a décidé d’adresser une question orale avec débat au Ministre en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage pour qu’il explique ce qui est en train d’être fait pour relever ces défis qui minent les secteurs relevant du ministère dont il a la charge en général, et les défis de la filière café en particulier.
Question 1 :
Pour opérationnaliser le PND Burundi 2018 – 2027, chaque Ministère devrait élaborer un plan sectoriel fondé sur des problématiques pertinentes de développement avec un réel potentiel d’effets catalyseurs. De ces plans sectoriels, ils doivent émaner des projets et programmes bâtis autour des facteurs de productivité visant à résoudre les défis de transformation structurelle de l’économie déjà identifiés dans le PND Burundi 2018 – 2027.
Question 2 :
Parmi les piliers de la transformation structurelle de l’économie retenus dans le PND BURUNDI 2018-2027, la modernisation de l’agriculture est une composante essentielle. Pour ce faire, elle devra se traduire par la régionalisation des cultures, la promotion de l’agriculture familiale intégrée, la mécanisation agricole, la préservation des terres agricoles, la transformation de la production agricole, la stabulation permanente, la diversification des produits exportables, la gestion de l’eau de pluie, l’irrigation des marais, etc.
Monsieur le Ministre, pourriez-vous nous décrire d’état d’exécution de ce projet et de son impact dans sa zone d’intervention ?
Question 3 :
Au mois de novembre 2020, lors des visites des coopératives effectuées par les parlementaires dans les communes des provinces de Kirundo et de Muyinga, il a été constaté que les coopératives font face aux problèmes de manque criant de produits phytosanitaires, d’aliments concentrés pour le bétail, mauvaise organisation et manque de technicité pour les gestionnaires, un délai de remboursement du crédit qui est très court, etc.
Cette situation se remarque également dans les autres coopératives sangwe des autres provinces et risque de faire rater l’objectif de Reta myeyi Reta nkozi de réduire la pauvreté et de garantir la sécurité alimentaire aux populations.
Question 4 :
Dans le cadre de relancer la production agricole et d’atténuer le déficit alimentaire, le Gouvernement s’était doté d’un Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) sur la période 2012 – 2017 qui se décline en 16 Plans Provinciaux d’Investissement Agricole (16 PPIA). Avec cette stratégie, un Programme National de Subvention des Engrais (PNSEB), un Programme de Subvention des Semences Sélectionnées, la réorganisation de certaines cultures (café, thé, coton, riz) en filières et des réformes organisationnelles et institutionnelles avaient été lancés.
Pourriez-vous nous faire la cartographie du pays indiquant les régions et cultures vivrières qui rentrent dans cette optique de régionalisation ?
Question 5 :
Dans la province de Rumonge et dans la commune de Nyanza-lac, les rivières qui se jettent dans le Lac Tanganyika emportent avec elles des déchets émanant des usines de transformation artisanale de l’huile de palme qui sont très polluant et toxiques pour les poissons.
Question 6
Le Gouvernement du Burundi vient de prendre une mesure salutaire en fixant le prix du maïs pour la production de la saison culturale A à 680 francs burundais par kilogramme ceci dans le but de protéger les agriculteurs qui étaient à la merci des commerçants en vendant leur production à un vil prix.
Cependant, malgré que le gouvernement ait pris la décision de reprendre en main le secteur du café, les caféiculteurs se plaignent encore du prix du kilogramme de café qui ne tient pas compte du coût de production de café cerise.
Question 7
Parmi les activités allant dans le sens de redynamiser le secteur du café, le Gouvernement du Burundi via l’ODECA prévoit la mise en place des plantations industrielles de caféiers propres à l’Etat en vue d’accroître la production tout en valorisant les terres domaniales abritant les sociétés de dépulpage et de lavage du café.
Au niveau du Gouvernement, une campagne d’identification et d’enregistrement des terres domaniales avait été entreprise. Il était prévu aussi la reprise des terres qui sont dans les mains des particuliers qui les exploitent à des fins privés. Certainement que ces terres pourraient aussi être mises à profit pour l’accroissement de la production caféicole et d’autres cultures industrielles comme le coton.
Monsieur le Ministre, pourriez-vous nous dire l’état d’avancement de cette campagne ? Quelles sont les superficies des terres déjà récupérées des mains des particuliers ?
Question 8 :
Dans le cadre de l’aménagement des barrages hydroagricoles, le Gouvernement avait entrepris un projet de construction du barrage hydroagricole sur la rivière de Musasa en Commune de Bukemba et celui de construction du barrage hydroagricole sur la rivière de Kajeke en Commune de Mpanda.
Question 9 :
Dans le cadre de la redynamisation du secteur café, le Gouvernement du Burundi a créé l’Office pour le Développement du Café du Burundi « ODECA » en remplacement de l’Autorité de Régulation du Secteur Caféicole « ARFIC ».
Ce nouvel organe s’occupera des activités qui étaient confiées aux sociétés CNAC Murima w’isangi, INTERCAFE, les SOGESTAL et SODECO.
Cependant, jusqu’à ce jour, les anciens employés des SOGESTALs réclament des arrièrés de salaires.
Question 10 :
Dans certains bureaux provinciaux de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, nous constatons qu’il y a eu des départs du personnel, soit à la retraite, soit pour d’autres raisons qui ne sont pas jusqu’à maintenant remplacés. Cette situation porte préjudice au fonctionnement de ces bureaux provinciaux.
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