I. INTRODUCTION
En date du 5 mai 2021, les sénateurs membres de la Commission permanente chargée des questions administratives, de décentralisation et du contrôle de la représentativité dans les institutions se sont réunis pour analyser le projet de loi dont l’objet est repris ci-haut.
La séance a été marquée par la présence du Ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi qui avait représenté le Gouvernement pour éclairer les sénateurs membres de la Commission permanente saisie au fond du projet de loi, sur l’un ou l’autre point qui nécessite des éclaircissements.
Lors de l’analyse du projet de loi, les documents ci-dessous ont été utilisés :
Le présent rapport comprend les points ci-après :
Le Burundi, gagné aux principes et objectifs de l’Union Africaine d’une part, et aux Objectifs de Développement Durable(ODD) d’autre part, s’est engagé dans un partenariat Sud-Sud, qui vise à promouvoir le dialogue régional autour des principaux aspects politiques et institutionnels pouvant permettre une coopération Sud-Sud en Afrique et susceptible de contribuer à l’intégration régionale et aux partenariats intra-africains pour les agendas de 2030 de l’ONU et 2063 de l’Union Africaine.
Les Accords sectoriels y compris l’Accord de Coopération dans le secteur du Transport Maritime et Portuaire ont été signés le 02 novembre 2020, entre le gouvernement de la République du Burundi et le Gouvernement de la République de Guinée Equatoriale.
Le projet facilitera le transport maritime et développera le commerce entre l’Afrique et les autres Régions du monde d’une part, et promettra le commerce intra-africain et le commerce entre les Etas Africains et d’autres continents.
Le présent accord est composé d’un préambule, de 10 chapitres et de 23 articles:
Question 1
Au niveau de l’exposé des motifs, il est mentionné qu’en ratifiant cet accord, le Burundi aura facilité le transport maritime et développé le commerce entre l’Afrique et les autres Régions du monde d’une part, et promu le commerce intra-africain et le commerce entre les Etats Africains et d’autres continents d’autre part.
Madame le Ministre,
Réponse
Quant à l’inquiétude que le Burundi ne possède pas de chantier naval, la Construction d’un chantier naval moderne est envisagé parmi les composantes du projet de modernisation du port de Bujumbura financé par le Japon, à travers l’Agence de Coopération japonaise JICA. Ce projet avait déjà débuté ses travaux au port de Bujumbura en 2020 et a dû les interrompre suite à l’apparition de la pandémie de Covid-19. Il va bientôt redémarrer puisque les techniciens de l’Entreprise ayant gagné le marché reviennent au Burundi au cours de ce mois de mai 2021.
En effet, ces deux ateliers ont permis d’identifier les besoins en formation maritime, d’identifier ce qu’il faut pour faciliter les longues procédures d’opérations douanières ou portuaires dans nos ports, ou de réfléchir sur la meilleure prévention contre les dégâts causés par la montée des eaux du Lac Tanganyika.
Question 2
L’article 7 de l’Accord précise que pour assurer le soutien indispensable au développement durable du transport, les Etats Parties s’engagent, en particulier, à renforcer la coopération dans le domaine des infrastructures de transport maritime, portuaire par la création de chantiers navals capables de fournir des services de qualité, durables et efficaces à l’industrie maritime.
Madame le Ministre,
Réponse
Nous tenons aussi à préciser que dans tous les projets portuaires en cours, nous demandons aux experts ayant effectué les études, d’actualiser leurs données en tenant compte de cette nouvelle donne. Par exemple les Japonais ont promis d’ajouter 50 cm à la hauteur du quai qu’ils vont construire dans leur projet, et la Banque Mondiale a promis qu’il en fera de même dans les instructions qu’ils incluront dans leur Dossier d’Appel d’Offre pour la Construction du Port de Rumonge.
Aussi, nous sommes en train de négocier des accords de financement dans la formation maritime avec le Corridor Central, où nous comptons former 100 marins et acquérir un outil indispensable dans la formation maritime, appelé « Simulateur ». Notons que 2 lauréats financés par le Corridor Central terminent cette année leur formation maritime à Dar es Salam.
Mais il faut avouer que peu d’étudiants sont revenus après leurs formations, attirés par les marchés extérieurs plus juteux. A titre d’exemple, sur un effectif de 12 étudiants envoyés en Belgique dans les années 2008, seuls deux sont revenus dont 1 est encore en service au Burundi actuellement. Nous favorisons donc la formation sur place. Dans le projet de construction du port de Rumonge financé par la Banque Mondiale, il est prévu la construction d’un Centre de formation maritime qui sera équipé et outillé de façon moderne.
Question 3
L’article 15 précise que les deux parties vont coopérer pour promouvoir des politiques
créatrices d’opportunités dans le cadre de l’égalité des sexes en matière de l’accès au secteur maritime-portuaire.
Madame le Ministre, que comptez-vous faire pour motiver les femmes à s’intéresser à ce secteur vu que même les hommes qui y travaillent ne sont pas mieux outillés ?
Réponse
Ici, nous aimerions encore tranquilliser l’illustre Assemblée du Sénat que les femmes s’intéressent déjà au secteur maritime puisque sur un effectif de 51 employés de l’Autorité Maritime, Portuaire et Ferroviaire, 27 sont des femmes contre 24 hommes. Néanmoins, nous devons avouer que certains métiers comme la conduite des navires resteront longtemps l’exclusivité des hommes puisque même au monde, peu de femmes se sont aventurées dans ce secteur.
Question 4
L’accord prévoit, en ses articles 17 et 18, les mécanismes de mise en application de cet accord, notamment en ce qui concerne la création d’un Comité Technique Mixte et sa composition. De plus, il précise que le Comité se réunira autant de fois que nécessaires, alternativement en Guinée Equatoriale et au Burundi.
Madame le Ministre, pourquoi n’avoir pas envisagé des réunions ordinaires qui se tiendraient à des moments précis et des réunions extraordinaires qui se tiendraient autant de fois que de besoin ?
Réponse
Dans ses missions, le Comité technique mixte est appelé à étudier les questions techniques qui intéressent les pays partenaires (le Burundi et la Guinée Equatoriale). Comme ces questions sont parfois imprévisibles comme nous venons de le voir en ce qui concerne le problème de montée des eaux du lac Tanganyika et les solutions à envisager pour atténuer les dégâts, nous pensons qu’il est imprudent de préconiser que le Comité se réunisse à des dates figées.
Le projet de loi sous analyse, une fois mis en application, permettrait à notre pays à jouer un rôle primordial dans le transport maritime et portuaire pour la promotion du développement économique et la réalisation des Objectifs de Développement Durable. En plus, le Burundi aura contribué à la coordination et à l’harmonisation des politiques, réglementations et procédures maritimes, portuaires et fluviales tant au niveau des relations bilatérales des parties qu’au niveau des relations multilatérales.
Pour toutes ces raisons, la Commission permanente chargée des questions administratives, de décentralisation et du contrôle de la représentativité dans les institutions trouve que le projet de loi est d’une importance capitale et demande à l’assemblée plénière du Sénat d’adopter à l’unanimité le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’Accord de coopération dans le secteur du transport maritime et portuaire entre le Gouvernement de la République du Burundi et le Gouvernement de la République de Guinée Equatoriale tel que présenté.
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